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Enfin une grande avancée culturelle et sociale, la réforme de l’orthographe initiée en 1990 sera mise en application à la rentrée scolaire 2016-2017. Les manuels scolaires sont déjà prêts.
Abîme perdra son chapeau, le nénuphar (à paupières) perdra son ph, l’imbécillité ne volera plus que d’une seule « aile » et « l’homme qui a vu l’homme qui a vu l’ours » s’écrira en un seul mot.
Ouf ! Fini les galères épistolaires pour tenter d’écrire sans faute ma langue natale. Je vais enfin pouvoir me fondre incognito dans la masse des semi-analphabètes sans que quiconque ne puisse m’en faire le reproche.
Wesh, z’y va lé boufons, boloss ! j’vé enfain pouvoire vivre avek mon temp...
Zut ! J’y pense soudain, cette réforme est incomplète !
L’orthographe d’un mot provient de son étymologie, de laquelle découle son sens. Il faudra donc revoir le sens des mots dont on a modifié l’orthographe...
Exemple : prenons le mot « analphabète » cité plus haut. Il est issu des deux premières lettres grecques « alpha », « beta » précédées du préfixe privatif « an », d’où son sens originel : « qui ne connaît pas les lettres » et donc, ne peut ni lire ni écrire.
Mais si on doit l’écrire « analfabète » voilà qui change tout. Il faut revoir son étymologie et son sens.
Je propose donc : Mot composé de l’ancien françois :
Anal : qui a rapport à l’anus.
Fa : quatrième note de la gamme.
Bête : personne un peu sotte.
Le nouveau sens en découle naturellement :
Analfabète = crétin qui fait de la musique avec son cul.
Ah ! Je me sens mûr ( ?), mur ( ?), mure ( ?) (enfin, comme vous voudrez) pour postuler à l’académie française.
Arthur Luberlu (4 février 2016)
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