J’ai bien reçu votre « Enquête nationale de mesure de la satisfaction et de l’expérience des patients hospitalisés »…. mais je ne peux y répondre en l’état.
Je sors du SSR « Les Châtaigniers » de Molières-Cavaillac (Gard)
Vous trouverez en PJ le « récit » des évènements qui m’y ont conduit, après les épisodes médicaux passés à la clinique St Louis de Ganges (Hérault). Très bons et très sérieux pour tous, excepté la soirée déplorable aux urgences du samedi 22 avril qui motive ce courrier et dont je vous laisse juge.
Il n’est pas dans mes habitudes d’être procédurier, mais je tenais à porter ces événements, agissements et conséquences à votre connaissance.
Notez bien que mon ressentiment ne va pas à l’encontre de la Clinique St Louis, ses intervenants médicaux et son personnel qui font un travail formidable pour la région ; mais envers un médecin « urgentiste » qui n’a visiblement pas fait son travail ce soir-là et semble y avoir entrainé son équipe. Ce soir-là seulement j’espère !…
Quoi que je pense avoir été assez explicite dans mon écrit, je reste à votre disposition pour toutes explications complémentaires si cela s’avérait nécessaire.
Sincères salutations
René Bouschet
***
Pièce jointe au courrier
28/03
Opération laser de la prostate (seconde fois) à la Clinique St Jean de Montpellier. Aucun problème. Je suis désondé le lendemain et retourne à la maison (Avèze)
29/03 -> 15/04
Aucun problème
Sam 15/04
Urines rosées dès le matin qui deviennent de plus en plus rouge au fil de la journée. Premiers petits caillots
Dim 16/04
Urine toujours très rouge et caillots de plus en plus gros. Vers 16 heures mon épouse m’amène aux urgences de Ganges. Je suis bien pris en charge, sondé et hospitalisé dans une chambre solo. Nuit difficile jusqu’au petit matin. Accompagnement et suivi infirmiers excellent.
Lun 17/04
Journée calme. Urine toujours rouge avec caillots. Nuit calme avec urine plus claire
Mar 18/04
Urine toujours claire au matin. Désondage vers 07 heures. Repas de midi pris assis. Sortie VSL aux environs de 14 heures vers chez moi. Le reste de la journée et de la nuit calme à la maison.
Mer 19/04
Journée calme jusqu’à 22 heures, puis nuit très difficile avec reprise de mictions sanguinolentes avec gros caillots
Jeu 20/04
Vers 07 heures, appel du SAMU et des pompiers (car mon épouse gardant mon petit-fils d’un an ne peut m’y amener). Descente aux urgences de Ganges vers 08 heures avec ces derniers. Je suis bien pris en charge. Évacuation de très gros caillots par sondage et hospitalisation en chambre commune (car pas de chambre solo disponible). Accompagnement et suivi infirmiers excellent.
Ven 21/04
Journée et nuit calme. Quelques caillots jusqu’à 2/3 heures du matin, puis urine claire et pas de grosses douleurs ni poussées de vessie.
Sam 22/04
Matinée calme. Urine très claire. Désondage et sorti pour la maison par mon épouse venue me chercher. Reste de la journée calme.
Vers 21 heures. Urine à nouveau rouge. Miction difficile et très gros caillots. Mon épouse âgée et très fatiguée par ces aller-retour en voiture, m’amène à nouveau aux urgences de Ganges. J’ai très mal et je suis très fatigué moi aussi. Aucune aide du personnel infirmier ou de service pour m’amener de la voiture à la salle d’attente. Mon épouse doit aller chercher un fauteuil roulant.
Dans la salle d’attente, le voyant est au vert, mais pas de prise en charge pendant 15 à 20 mn. Je dois uriner dans une bouteille qui me sert de pistolet. Miction très rouge et caillots importants. Je souffre de plus en plus. Mon épouse doit aller tambouriner violemment à la porte pour qu’on s’occupe enfin de moi. Je suis amené dans une salle où on m’allonge et me prend les constantes d’usage ; puis plus de visites d’infirmières pendant ¼ d’heures au moins. Aucun accès à une sonnette. Je dois toujours pisser dans ma bouteille urine et caillots...
Dans le couloir, j’entends deux conversations qui me sidèrent : Une personne âgée dans un fauteuil téléphonant et disant : « c’est un scandale ! Un scandale ! Je ne reviendrai plus aux urgences de Ganges. Je t’expliquerai.... »
Pour ce qui me concerne, le médecin urgentiste disant : « Encore celui-là, je (on ?) l’ai déjà fait sonder 2 fois... Ça commence à bien faire ».... Gloussements et ricanements s'ensuivent, ce que je n’apprécie pas du tout !
Le médecin urgentiste ne viendra me voir qu’au bout d’¼ d’heure à 20 mn - mains dans les poches - pour me dire : « vous faites une hémo( ?) post-opératoire, vous êtes sortant. Votre dame vient vous chercher »... Puis, il s’en retourne dans le couloir sans jeter le moindre coup d’œil sur la bouteille/pistolet pleine de caillots que je lui montre. L’entretien (consultation !?) n’a pas duré plus de 2 à 3 mn ! C’est le même temps pour qu’une personne (infirmière ?) vienne me dire « vous êtes sortant... N’oubliez pas votre anorak ». La porte des urgences m’est ouverte ainsi que celle de l’entrée, et je me retrouve sur le parking en pyjama, robe de chambre et anorak, avec la nette impression d’avoir été VIRÉ DES URGENCES !!!
J’attends mon épouse sur le banc en haut des escaliers menant à la passerelle du scanner. Elle mettra très longtemps à venir car épuisée et arrêtée par une patrouille de gendarmerie à Pont d’Hérault... (la loi des séries !!!!)
Sur le chemin du retour à Avèze, elle m’append qu’elle avait demandé que je sois rapatrié à la maison par VSL vu son état de santé et son état de fatigue. Cela lui a été refusé par le médecin urgentiste avec lequel elle a eu des mots... et qui l’a obligé de venir me chercher : « Quand on a 71 ans on vient chercher son mari ».
Retour à la maison vers 23 h 30 sans qu’aucun soin ne m’ait été prodigué aux urgences pendant près de 2 heures !
Dim 23/04
Nuit du samedi au dimanche sans dormir jusqu’à 06 h en urinant toujours du sang et des caillots. Vers 7 heures très grosse difficulté à uriner. Nouvelle descente aux urgences avec mon épouse. Je suis immédiatement pris en charge par l’équipe présente. Un nouvel urgentiste me fait sonder une fois de plus. Évacuations de plusieurs gros caillots. Hospitalisation en chambre solo. Accompagnement et suivi infirmiers excellent.
En début de nuit, vers 20 heures, très gros caillots qui ne passent pas malgré toutes les actions des infirmières. Désondage après accord téléphonique de l’urologue. Le caillot « passe » finalement aux toilettes. Il est gros comme le pouce. Je reste la nuit sans boire ni manger quoi que ce soit, car une opération est envisagée par l’urologue pour le lendemain.
Lun 24/04
Urine claire le matin, puis de nouveaux caillots vers 10 h. Appel à l’urologue par les infirmières. Opération programmée dans le reste de la matinée. Je suis amené au bloc vers 11h30/12h... Je n’ai aucun souvenir de mon passage en salle de réveil. Je suis de retour dans ma chambre, sondé et avec oxygène. Urine claire. Reste de la journée calme. Suivi parfait par le staff infirmiers. Goûter et repas du soir OK.
Mar 25/04
Journée calme. Visite de la directrice de la clinique (informée de mon « aventure » par les infirmières), à qui je raconte tout ce qui précède.
Mer 26/04
RAS. Visite de l’urologue m’ayant opéré. Je vais bien. Sortie prévue pour le lendemain
Jeu 27/04
Désondage. Sortie en VSL vers la Maison de repos « Les châtaigniers » de Molières-Cavaillac (Gard), car mon épouse qui a été à son tour admise aux urgences de Ganges (épuisement et pneumopathie) ne peut assurer ma prise en charge post clinique à la maison. Elle est allée se reposer chez ma fille.
Je sors des « châtaigniers » le 04 mai. Prise en charge, accompagnement du personnel de service et suivi infirmiers excellent pendant ce séjour.
Certifié sur honneur et écrit à Avèze le 5 mai 2023
René Bouschet